En 2015, par le biais de la Ferme de la Chapelle, galerie municipale en plein coeur de La Chapelle, l’association ART SANS RDV est mandaté par la Ville de Lancy afin de mettre en place un projet de médiation culturelle dans le quartier, un quartier en pleine mutation socio-urbanistique depuis l’arrivée fin 2014 de 1’000 nouveaux habitants dans 10 immeubles nouvellement construits (380 logements au total) dans un tissu résidentiel préexistant composés essentiellement de villas. Une seconde étape de construction de 312 logements est en cours, auxquels s’ajouteront ceux qui sont planifiés sur le périmètre des Sciers. A terme La Chapelle s’inscrira dans le périmètre La Chapelle – Les Sciers, qui se situera sur les deux communes de Lancy et de Plan-les-Ouates, dans le canton de Genève. Au total, ce sont environ 1’300 logements, des commerces, une école et une crèche, des jardins familiaux et des espaces de détente qui prendront forme dans ce grand espace. Situé sur la commune de Lancy, à proximité de la route de St-Julien et à deux pas du Bachet-de-Pesay, La Chapelle reste une zone périphérique et non-passante. Malgré la mixité sociale qu’amène la construction de ces nouvelles habitations, le quartier garde encore aujourd’hui un caractère résolument résidentiel. Dépourvu de commerces, de bâtiments et d’équipements publics qui pourraient attirer un public extérieur, la situation de La Chapelle pourra changer après l’implantation de la station de la nouvelle station CEVA de Carouge-Bachet en cours de construction au pied du quartier. En pleine transformation et d’urbanisation, La Chapelle est aussi en pleine phase redéfinition de son identité, où il est nécessaire pour ses habitants de créer des conditions de rencontres, instaurer des habitudes et rituel pour le développement d’une vie de quartier.

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Le mandat initial, tel formulé par la galerie Ferme de la Chapelle, était centré essentiellement sur la création de liens entre les nouveaux habitants et la galerie. Ainsi une réflexion plus large a été initié par ART SANS RDV sur les caractéristiques socio-urbanistiques du quartier avec la proposition de décentraliser et d’élargir les futures actions sur l’ensemble de La Chapelle. Le but étant de considérer la Ferme de la Chapelle, non-pas comme un lieu isolé du reste, mais comme un équipement culturel indissociable du quartier et une structure active dans l’ensemble du dynamique du quartier. L’idée d’un projet inclusif de médiation culturelle est née dans le but de créer un lien avec l’ensemble des structures et équipements culturels et sociaux déjà en place dans le quartier, en intégrant anciens et nouveaux habitants, usagers, groupements associatifs et structures professionnelles du quartier. Il s’agit d’initier avec ces « acteurs » une réflexion et mettre en place une dynamique permettant de forger l’identité ou les identités du quartier en étroit dialogue avec eux, de créer des liens par l’implication et l’engagement, de créer un sens commun et finalement de permettre une (ré)appropriation de l’espace environnant. Il s’agit également d’instaurer un processus participatif qui s’inscrit dans une réflexion plus globale sur le potentiel développement de cette vie culturelle.